je suis
petit garçon
mon coeur n’est pas très rouge
ça vient de la naissance
pourtant
c’est bien vrai
vivre est amusant
le sol me fait courir
la vie me fait mourir
la mort me fait penser
m’ouvrir, me fermer
mes pieds sont serrés
mes chaussures marron
ça me rappelle toujours
que j’suis petit garçon
garçon qui saute toutes les pierres de son chemin
garçon qui
a peur la nuit
et qui
rêve le matin
avec les
yeux fermés
avec les
poings fermés
fermés sur
l’ilusion
d’être
petit garçon
(Bruno
Gonzaga)
Premier jour de cours:
On se présente,
On se connaît,
On se demande:
- Comment tu t’appelles?
- Tu t’appelles comment?
- Comment t’appelles-tu?
Variations de la même question
Et la réponse a mille noms
- Je m'appelle Ingrid.
- Je m'appelle Victor.
- Je m'appelle Sara, David, Jackie, Camille, Emma, Pierre, Marie...
- Je suis étudiante de français.
- Oui, je parle français.
Le français de la mode, des arts, de l’amour...
Le français des sons étranges:
Du /y/, du /oe/, du / ø /.
- J'aime beaucoup le français.
- Mais comment j'écris "beaucoup"?
Huit lettres, deux syllabes, adverbe d'intensité...
- Oh là là!
Il faut s'entraîner, étudier, parler!
- Mais, parlez seulement en français, d'accord?
- Oui, madame.
- Oui, monsieur.
- Je ne parlerai qu’en français!
Le français de Molière, d’Aziz Choaki, de canadiens, de Picasso, de
Debussy, de professeurs, de Flaubert ...
Mon français !
Une langue,
toujours belle, surprenante, magnifique...
Toujours dans mon coeur.
Toujours dans ma bouche.
(Ingrid
Rocha)
Si j’étais un animal
je serais caméléon
Ça ne me dit vraiment rien
D’être là, toujours le même
Je ne me sens pas du tout
bien
De redire la même rengaine
De garder toujours
Les mêmes avis
Les mêmes pensées
Les mêmes amours
Vous qui êtes toujours constants
Je vous trouve plutôt embêtants
Si j’étais un animal
Je serais caméléon
Je vivrais toujours autrement
Éternel amant des changements
Si j’étais caméleon
Je dirais contradiction
Sans plus donner d’explication
(Victor Policarpo)
J’écris toujours perdue
Comme QUI cherche l’inconnu
Mais ça peut pas se trouver
J’écris pour sourire pour pleurer
L’âme et le corps entier
Pour jouir de tous les sentiments
Grande forêt, petit jardin
C’est dur de jouer tous les rôles
Avoir l’écriture comme un chemin
Même si c’est pas déterminé
J’écris comme QUI mange désespéré
Toujours et toujours
Mais qui pourtant a encore faim
Rien ne le sauve ni les amours
Ça la nuit, ça le matin
Parfois, j’suis l’empereur des mots
J’étudie le langage, je lis même Blanchot
Mais j’suis l’amant marginal qui parle en argot
J’écris pour trouver l’équilibre
Mais ça j’veux pas rencontrer
J’écris toujours comme une perdue
Toujours dans un temps demi-nu
J’ai la gorge et la pensée nouées.
(Sara
Síntique)
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